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dimanche 3 août 2014

Diam's autobiographie de Mélanie Georgiades



L’histoire : dans ce livre, Mélanie a décidé de mettre son cœur à nu et de révéler la véritable histoire de Diam’s. Pour cela, elle a choisi de s’adresser à nous comme si elle se confiait à une amie. Son autobiographie est divisée en quatre parties qui se suivent chronologiquement.

Dans la première partie, Mélanie revient sur son enfance. Elle y décrit la rencontre de ses parents, sa naissance, puis leur séparation. Mélanie raconte ses relations avec sa mère, pleines de pudeur mais vides de « je t’aime » ; elle décrit également ses relations de plus en plus distantes avec son père jusqu’à leur rupture. On comprend tout de suite que le fait d’avoir coupé les ponts avec son père constituera le premier grand traumatisme de sa vie.
Puis, Mélanie grandit, et s’intéresse de plus en plus à la musique, au rap tout particulièrement. Rien d’étonnant à tout cela. Sa mère, organisatrice de concerts des artistes les plus en vogue dans les années 90, l’a plongé dans le milieu artistique depuis son plus jeune âge. C’est ainsi qu’à huit ans, elle fait partie de la troupe de bambins qui se retrouve sur scène derrière Michael Jackson qui interprète sa chanson « bad ». Rien que ça.
Ainsi, pendant toute son enfance, Mélanie s’en allait à l’école la journée, et le soir, elle dinait avec les vedettes que l’on voyait à la télévision. Ces stars n’ont donc jamais fait « rêver » Mélanie qui les voyait comme des personnes tout à fait normales puisqu’elle les côtoyait quotidiennement. C’est pourquoi, par la suite, elle a eu tant de mal à comprendre la réaction des gens face à sa célébrité. Pourquoi l’adulaient-ils tellement alors qu’elle n’était qu’une personne comme les autres ?
Puis, Mélanie commence à écrire des textes. D’abord un peu, puis beaucoup ; finalement, « elle écrit comme elle respire ». Mélanie s’essaie à toutes les formes d’écriture : la poésie, le rap sont ses compagnons à l’époque où elle était élève en pensionnat.
Mais, sous des apparences de jeune fille forte et sûre d’elle, Mélanie va mal, voire même très mal. Seulement, elle ne sait pas quels mots mettre sur sa souffrance. Alors à treize ans, elle fait une première tentative de suicide.
Mélanie fréquente de plus en plus le milieu du hip-hop, malgré les mises en garde de sa mère. Elle se fait petit à petit un nom dans la musique et deviens Diam’s. Diam’s, l’incassable, celle qu’on ne peut casser que par un autre diamant.


La carrière de Diam’s met un peu de temps à démarrer mais une fois lancée, elle atteint des sommets. Et là, c’est le grand kiffe. Concerts, tournées mondiales, des millions de fans dans le monde, voiture avec chauffeur, hôtels de luxe, invitations aux soirées VIP, de l’argent qui coule à flots.. Bref, tout ce qu’elle  attendait depuis tant d’années. Et pourtant..
Diam’s a du mal à supporter ce succès qui lui tourne la tête. Elle va découvrir, à ses dépens, qu’une carrière dans la musique ne lui apporte pas ce qu’elle espérait et ce qu’elle attendait de l’existence.
C’est sur le mal être de Diam’s que s’ouvre la deuxième partie de son autobiographie, qui va retracer sa descente aux enfers. Avec beaucoup de pudeur et d’humilité, Diam’s décrit son mal être, sa souffrance, ses tentatives de suicide et ses séjours en HP.
Mélanie va alors réaliser que ce ne sont pas les disques d’or ou le bonheur matériel qui vont la rendre heureuse et surtout, qui vont donner du sens à son existence. Car oui, Mélanie cherche à tout prix à connaitre et comprendre le sens de la vie pour mieux savoir qui elle est et ce qu’elle fait sur terre. Même si elle est ovationnée par des millions de fans, Mélanie se sent seule le soir quand elle rentre chez elle, elle ne sait plus qui elle est ni comment être dans ce monde qu’elle ne comprend plus.
Elle va alors prendre du recul sur sa situation et réfléchir sur qui elle est et où elle va ; un recul plutôt forcé du à ses différents séjours en HP. On se souvient d’ailleurs tous de l’une de ses prestations aux victoires de la musique qui l’avait émue aux larmes : des larmes non pas dues à un trop plein d’émotion, mais parce qu’elle était entre deux séjours à l’hôpital et qu’elle se sentait vide à l’intérieur.
Mélanie a cru trouver un sens à sa vie dans la musique mais c’est finalement dans la religion qu’elle trouvera le salut. Et dans la quatrième partie, Mélanie se relève, devient plus forte et trouve le sens de la vie, de sa vie. Mélanie peut enfin être elle-même et être heureuse.
Elle mène aujourd’hui un projet qui lui tient particulièrement à cœur (le big up project) pour lequel elle récolte des fonds afin d'aider les enfants défavorisés d’Afrique.
Ce que j’en pense : c’est toujours difficile d’avoir un avis critique sur une autobiographie. Comment peut-on en effet juger la vie de quelqu’un ou la souffrance d’autrui ?
Voici néanmoins mon humble avis sur l’autobiographie de Diam’s par Mélanie.
Si j’ai choisi de lire l’autobiographie de Diam’s, c’est parce que les rares fois où je l’avais vu s’exprimer à la télévision, je l’avais trouvée touchante. Je trouvais qu’il y avait un fond juste dans ses discours et qu’elle avait vraiment quelque chose à dire, qui valait la peine d’être écouté. Cela m’intriguait..
Du coup, quand sa biographie est sortie, je ne pouvais faire autrement que la lire pour essayer de comprendre ce personnage que je connaissais finalement fort peu.
Mélanie/Diam’s est une femme qui a eu le « mal de vivre », c’est incontestable. C’est aussi un personnage torturé et angoissé qui se pose constamment un millier de questions. Je n’ai pas toujours été d’accord avec les questions et les réponses qu’elle a trouvées car elles sont parfois emmurées dans ses propres croyances et sans confrontation avec une opinion extérieure à son monde qui pourrait être contraire à la sienne. Mais il est vrai que le propre d’une auto-biographie est d’être ego-centrique alors..

Néanmoins, j’ai trouvé certaines réflexions vraiment intéressantes, notamment ses questions sur le sens de la vie. Mélanie a pu remarquer très tôt que, qui que tu sois, riche ou pauvre, célèbre ou pas, notre destinée sera la même : on finira tous par mourir dans le dénuement le plus total. Aussi, tout au long de sa vie, le fait de donner du sens à son existence a été fondamental pour elle.
Et pour cela, je lui tire ma révérence. En effet, on aura beau critiquer ses chansons ou sa façon de s'exprimer, personnellement, je ne connais qu’une petite poignée de personnes qui s’interrogent et qui cherchent un sens à leur existence.
Mélanie a trouvé un sens à sa vie à travers l’islam. Franchement, je ne comprends pas la polémique que cela a pu susciter (quand il n’y en a aucune). Pour moi, tant que personne ne fait de mal à personne, je ne vois pas où est le problème. Chacun fait ce qu’il veut chez soi. Et si Mélanie est heureuse depuis qu’elle a trouvé l’islam et bien, grand bien lui fasse. Qu’on la laisse tranquille et que ce qui se déroule dans la sphère privée reste privé.
J’ai également apprécié ses réflexions sur le consumérisme et le « faux » bonheur matériel dans lequel je me suis plus ou moins retrouvée. Contrairement aux gens de sa génération, Mélanie préfère l’intelligence (surtout celle du cœur) au matériel. Elle a découvert avec le star system que le bonheur que l’on nous a promis en achetant plus et en consommant plus est éphémère. Pire même, il n’existe pas.
Son autobiographie se lit très facilement car elle écrit comme elle parle. Mais cet aspect ne m'a pas dérangé outre mesure car j’ai aimé le fait qu’elle ait rédigé son livre comme si elle se livrait à une amie et lui racontait sa vie de A à Z.
Un seul regret toutefois : Mélanie n’évoque pas sa vie amoureuse. C’est dommage, je pense que cet aspect aurait été nécessaire pour la comprendre et la connaitre plus.
Bref, j’ai lu l’histoire d’une jeune demoiselle mortelle..


Et pour finir, une petite citation : « La gloire ? Elle m’éblouissait. L’argent ? Je n’arrivais pas à le transformer en sérénité. Un mari ? Je ne le trouvais pas. Un enfant ? J’en étais moi-même encore un. Des bijoux ? Ils m’étranglaient. On m’avait dit pourtant que je serai heureuse, et qu’une star, c’est une étoile, et qu’une étoile, elle brille toujours… Seulement, quand tu gravis la montagne que tout le monde vise et que tu atteints le sommet, quand ton rêve est à portée de main, et bien tu t’aperçois que c’est un leurre, un piège. On nous fait croire que le bonheur est forcément ailleurs, toujours plus haut, toujours plus bling, toujours plus loin, mais quand tu suis le parcours tracé sur la carte, et que tu arrives au bout de la course, là tu t’interroges : « Eh, au fait, qui a dessiné ce plan ? Qui dessine nos rêves ? ».
Voici deux vidéos qui m’ont particulièrement touchées à propos de Diam’s. La première, c’est sa fameuse prestation lors des victoires de la musique ; l’autre, l’un des derniers titres qu’elle a écrit (et si c’était le dernier ?) et qui selon moi est l’un des meilleurs de sa carrière..



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