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samedi 2 août 2014

Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de Stefan Zweig


Passion du jeu, passion amoureuse.. Tout comme « le joueur d’échecs »,  Stefan Zweig plonge à nouveau son lecteur dans son thème de prédilection : la folie..
L’histoire : L’histoire se déroule sur la Côte d’Azur, au début du siècle dernier, dans une pension de famille pleine de gens « bien comme il faut ». Et pourtant.. oh scandale.. l’une des pensionnaires de cette respectable maison, Madame Henriette, pourtant déjà mariée, s’est enfuie avec un jeune homme qui n’avait passé qu’une seule journée à la pension.
Tout le monde semble la condamner sauf une personne : le narrateur. Il va tenter de comprendre ce qui a pu amener cette femme à suivre sa passion au détriment de la moralité et des "qu'en dira-t-on". Une personne va venir l’aider à comprendre son geste : une vieille dame anglaise très distinguée, Mrs C., qui va lui raconter comment vingt-heures auront à jamais changé sa vie.
Ce que j’en pense : c’est la deuxième nouvelle que je lis de Stefan Zweig et j’ai toujours autant de plaisir à la dévorer. Le style y est toujours aussi fluide, les mots sont choisis, le récit est synthétique mais suffisant.
« Vingt-heures de la vie d’une femme »met avant deux thèmes : la folie et la passion (l’une amoureuse et l’autre pour le jeu). Une passion qui va d'ailleurs conduire les personnages de cette nouvelle à la folie..
Stefan Zweig nous offre également une occasion de réfléchir sur la société dite "bien pensante" et les conséquences de la frustration des passions que l'on a enfouies. "Seuls peut-être des gens absolument étrangers à la passion connaissent, en des moments tout à fait exceptionnels, ces explosions soudaines d'une passion semblable à une avalanche ou à un ouragan : alors, des années entières de forces non utilisées se précipitent et roulent dans les profondeurs d'une poitrine humaine".
Peut-on vivre pleinement ses passions au mépris des conventions sociales ? Le narrateur semble penser que l'on ne doit pas juger une personne par les actes qu'elle commet. Après tout, si l'on ne vit pas ses passions, aura-t-on vraiment vécu ?
Je n'ai qu'un seul regret ou plutôt une seule frustration avec ce livre : on en veut plus ! Bref, à consommer sans modération !
Et pour finir, une petite citation "Je déclarai que cette négation du fait incontestable qu’une femme, à maintes heures de sa vie, peut-être livrée à des puissances mystérieuses plus fortes que sa volonté et que son intelligence, dissimulait seulement la peur de notre propre instinct, la peur du démonisme de notre nature et que beaucoup de personnes semblait prendre plaisir à se croire plus fortes, plus morales et plus pures que les gens "faciles à séduire".


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